nid de bourdon

Nid de bourdon : où le trouver, comment le reconnaître et que faire ?

Le bourdon est un insecte aussi impressionnant qu’utile. Moins connu que l’abeille, il joue pourtant un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreuses plantes.

À la belle saison, il n’est pas rare d’en apercevoir un dans le jardin, voire de découvrir un nid de bourdons bien caché dans un coin tranquille.
Mais comment identifier ce nid, comprendre son fonctionnement, et surtout agir de façon responsable sans nuire à ces précieux pollinisateurs ? Voici un guide complet.

Qu’est-ce qu’un bourdon ?

Avant de s’intéresser au nid, il faut comprendre qui est le bourdon. Le bourdon (du genre Bombus) est un insecte hyménoptère, cousin proche de l’abeille, mais au corps plus trapu et couvert de poils.
On le reconnaît à son pelage noir et jaune, parfois marqué de bandes orangées ou blanches selon les espèces.

Un pollinisateur indispensable

Le bourdon est un pollinisateur de premier plan, actif même à des températures où les abeilles restent immobiles. Grâce à sa capacité à faire vibrer les fleurs (pollinisation par sonication), il est capable de féconder des plantes que les abeilles domestiques délaissent, notamment les tomates, les aubergines ou certaines fleurs sauvages.

Une organisation sociale simple mais efficace

Comme les abeilles, les bourdons vivent en colonies autour d’une reine fondatrice, d’ouvrières et de mâles. Cependant, leurs nids sont plus petits et leur cycle de vie plus court : la colonie dure généralement une seule saison.

Où les bourdons construisent-ils leur nid ?

Le nid de bourdon est bien différent de celui des guêpes ou des frelons. Il est discret, peu structuré, et souvent bien caché dans un endroit abrité.

Les lieux les plus fréquents

  1. Sous terre : la majorité des bourdons, notamment le bourdon terrestre (Bombus terrestris), choisissent un ancien terrier de rongeur. Le nid peut se trouver jusqu’à 1 mètre de profondeur.
  2. Sous les abris et dans la végétation : d’autres espèces préfèrent des endroits secs et isolés, comme un tas de feuilles, un composteur, une haie ou un cabanon.
  3. Dans des cavités : le bourdon des pierres (Bombus lapidarius) ou le bourdon des mousses (Bombus muscorum) s’installent parfois dans des murs creux, des troncs d’arbres ou des nichoirs abandonnés.

Les nids de bourdons passent souvent inaperçus tant qu’ils ne sont pas dérangés, car ils sont petits et discrets.

Comment reconnaître un nid de bourdon ?

Un nid de bourdon ne ressemble pas à une ruche d’abeilles ni à une sphère de frelons. Il a une forme irrégulière, souvent cachée dans un amas de matières végétales.

Les signes qui ne trompent pas

  • Présence de bourdons entrant et sortant régulièrement du même endroit.
  • Activité plus intense en journée et surtout par temps ensoleillé.
  • Bourdonnements continus à proximité.
  • Un amas de mousses, herbes sèches ou poils d’animaux pouvant dissimuler les cellules internes.

À quoi ressemble l’intérieur du nid ?

À l’intérieur, la structure est faite de petits pots de cire grossièrement assemblés.
Chaque pot sert soit à :

  • élever les larves, soit à
  • stocker du nectar et du pollen.

Le tout est enveloppé dans un matériau isolant (mousse, herbe, coton naturel) pour maintenir une température constante. Ce système rudimentaire suffit à faire vivre entre 100 et 400 individus selon l’espèce.

Cycle de vie du nid de bourdon

Le cycle annuel du bourdon suit les saisons, depuis l’hibernation jusqu’à la fondation d’une nouvelle colonie.

Printemps : la fondation du nid

Au début du printemps, une reine fécondée sort de son hibernation. Elle cherche un lieu propice (souvent sous terre) et y dépose ses premiers œufs.
Elle construit deux petites cellules :

  • une pour y pondre ;
  • une autre pour y stocker du nectar.

Après quelques semaines, les premières ouvrières émergent et prennent en charge la construction et le ravitaillement.

Été : le développement de la colonie

La colonie grandit rapidement. Les ouvrières assurent l’entretien du nid, nourrissent les larves et défendent la colonie.
Le nid atteint son pic d’activité en juillet-août, comptant plusieurs centaines d’individus.

Automne : la relève

En fin d’été, la reine pond des mâles et des futures reines.
Ces dernières s’accouplent puis quittent le nid pour chercher un abri où hiberner. La vieille reine et les ouvrières meurent à l’automne.

Hiver : un cycle interrompu

Le nid est abandonné et ne sera jamais réutilisé. Les nouvelles reines passeront l’hiver sous terre, prêtes à refonder une colonie au printemps suivant.

Le rôle écologique du nid de bourdon

Le nid de bourdon est bien plus qu’un abri : c’est un maillon essentiel de la chaîne écologique.
Les bourdons assurent la pollinisation de nombreuses plantes sauvages et cultivées, contribuant directement à la biodiversité.

Une colonie de bourdons peut visiter jusqu’à 1 000 fleurs par jour, favorisant la reproduction des végétaux et la production de fruits.
Contrairement aux guêpes, ils ne représentent pas une menace pour l’homme ni pour l’environnement.

Faut-il détruire un nid de bourdon ?

La réponse est non

Les bourdons sont inoffensifs et protégés dans plusieurs régions européennes.
Ils ne piquent que s’ils se sentent menacés, et leur piqûre est plus rare que celle d’une guêpe.
Sauf danger immédiat (nid dans une habitation, entrée d’école, etc.), il est fortement déconseillé de détruire leur nid.

Si le nid est gênant

Voici les solutions les plus sûres :

  • Ne rien faire : le nid est saisonnier et disparaîtra naturellement à l’automne.
  • Faire appel à un professionnel spécialisé dans le déplacement des colonies.
  • Déplacer soi-même le nid, uniquement s’il est petit, et de nuit, avec des gants épais et une boîte ventilée.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire

Certaines pratiques sont à bannir absolument :

  • Brûler ou arroser le nid.
  • Utiliser des insecticides (toxiques pour les pollinisateurs et le sol).
  • Frapper ou déplacer le nid brutalement.

Ces gestes peuvent provoquer une attaque défensive et détruire une colonie utile pour l’environnement.

Comment favoriser les nids de bourdons dans le jardin ?

Si tu veux aider ces pollinisateurs, tu peux accueillir les bourdons de manière naturelle.

1. Aménager des refuges

Laisse des coins de jardin un peu sauvages : tas de feuilles, pierres, compost ou cavités.
Ces lieux serviront de refuges pour les futures reines.

2. Planter des fleurs mellifères

Les bourdons adorent les fleurs riches en nectar :

  • lavande, trèfle, bourrache, sauge, romarin,
  • et les fleurs sauvages locales.

Cela leur permettra de se nourrir tout au long du printemps et de l’été.

3. Fabriquer un nichoir à bourdons

Un nichoir artisanal (boîte remplie de coton et d’herbe sèche, avec une entrée étroite) peut accueillir une reine au printemps.
Il doit être placé dans un coin ombragé et peu fréquenté.

En résumé

Le nid de bourdon est un écosystème miniature fascinant.
Discret, utile et fragile, il abrite une colonie essentielle à la pollinisation de notre environnement.
Si tu découvres un nid, observe-le à distance et laisse ces insectes paisibles accomplir leur mission.

Protéger les bourdons, c’est aussi protéger la biodiversité, les cultures et la nature.

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Charly

Passionné d’aventure et de découvertes, Charly explore le monde à la recherche d’expériences uniques à partager. À La Ferme du Fays, il met son énergie et sa curiosité au service d’un tourisme plus proche de la nature.