Le repiquage des tomates est une étape cruciale dans la culture de ce légume-fruit incontournable du potager. Bien réalisée, cette opération permet d’obtenir des plants plus robustes, mieux enracinés et prêts à affronter la pleine terre. Mais pour qu’elle soit efficace, encore faut-il savoir quand et comment intervenir, en fonction du développement du plant et des conditions climatiques.
Dans cet article, nous allons voir ce qu’est exactement le repiquage, à quel moment le faire, comment reconnaître un plant prêt à être repiqué, quelles sont les meilleures conditions pour réussir et les erreurs à éviter pour mettre toutes les chances de votre côté.
Qu’est-ce que le repiquage des tomates ?
Le repiquage désigne le transfert d’un jeune plant de tomate, initialement semé en terrine ou en plaque alvéolée, vers un godet individuel ou directement dans la pleine terre. C’est un passage essentiel entre la phase de germination et la croissance finale en extérieur.
L’objectif est double : favoriser un développement racinaire plus puissant et sélectionner les plants les plus sains. Repiquer permet également de limiter la concurrence entre jeunes plants, d’éviter l’étouffement racinaire et de renforcer la structure de la future plante.
Quand repiquer les tomates en godet après semis ?
Le repiquage en godet intervient dès que le semis a suffisamment grandi. En général, cela se fait 10 à 15 jours après la levée, lorsque la plantule montre ses premières vraies feuilles. Il ne faut pas se fier aux cotylédons (les deux premières petites feuilles rondes), mais attendre l’apparition des feuilles dentées caractéristiques de la tomate.
Ce moment est crucial pour éviter que les racines ne se développent en cercle ou ne s’emmêlent. En espaçant chaque plant dans un pot individuel, on leur donne la place nécessaire pour croître sans stress, en assurant une meilleure reprise lors de la plantation en pleine terre.
Quand repiquer les tomates en pleine terre ?
Une fois les plants bien développés en godet, vient le moment de les transférer au potager. Cette étape dépend fortement du climat. En règle générale, le repiquage en pleine terre se fait entre mi-avril et fin mai, selon les régions. Dans le sud, on peut intervenir plus tôt, tandis que dans le nord ou en altitude, il faut parfois attendre début juin.
Il est impératif que le sol soit réchauffé, avec une température minimale de 12 °C, et que les gelées soient définitivement écartées. Pour limiter le stress, repiquez le matin ou en fin de journée, par temps couvert. Cela évite le choc thermique et permet à la plante de s’installer plus en douceur.
Signes que vos plants sont prêts à être repiqués
Avant de repiquer, il est essentiel de vérifier que vos plants sont suffisamment développés pour bien supporter le changement de milieu.
4 à 6 feuilles bien développées et tiges épaisses
Le plant doit présenter au moins 4 à 6 vraies feuilles, bien vertes et fermes. La tige doit être droite, épaisse et solide, signe que la plante a eu assez de lumière et qu’elle est prête à se développer plus vigoureusement en pleine terre.
Racines visibles mais pas envahissantes
Un plant prêt à être repiqué montre des racines blanches et actives, visibles sous le godet ou au bord de la motte. Elles ne doivent pas être enroulées ou comprimées : cela signifierait que le plant commence à souffrir du manque d’espace, ce qui freinerait sa croissance.
Plant bien droit, sans tige molle ni étiolation
Un bon plant de tomate doit être vertical, compact et équilibré. Si la tige est fine, allongée ou courbée, il s’agit peut-être d’une étiolation due à un manque de lumière. Dans ce cas, il est préférable de renforcer le plant avant de le repiquer ou de l’enterrer plus profondément.
Conditions idéales pour un repiquage réussi
Le sol dans lequel vous repiquez vos tomates doit être meuble, bien drainé et riche en matière organique. Un apport de compost mûr ou de fumier bien décomposé est recommandé pour favoriser la reprise. Évitez les sols trop argileux ou gorgés d’eau.
Respectez un espacement de 50 à 60 cm entre les plants, pour que chacun ait assez de lumière et d’air. La météo joue aussi un rôle majeur : choisissez une journée douce, sans vent fort ni précipitation, afin de ne pas fragiliser les jeunes plants fraîchement installés.
Comment bien repiquer les tomates étape par étape ?
Une fois les conditions réunies, le repiquage peut se faire en suivant quelques gestes précis. Commencez par creuser un trou profond, plus profond que la motte, afin d’enterrer une partie de la tige. Cela stimulera l’apparition de racines secondaires le long de cette tige, rendant le plant plus stable.
Déposez un peu de compost ou d’engrais organique au fond du trou, placez délicatement la motte, puis rebouchez avec soin. Terminez par un arrosage généreux, même si la terre est humide. Cela permet de bien tasser le sol autour des racines et de favoriser une bonne installation.
Erreurs à éviter lors du repiquage
Certains gestes peuvent compromettre la réussite du repiquage. Les connaître permet d’éviter bien des déceptions.
Repiquer trop tôt dans un sol encore froid
Même si les plants sont prêts, repiquer dans un sol trop frais ralentit la croissance, bloque l’enracinement et expose la plante à des maladies. Attendre que la température soit stabilisée est essentiel pour ne pas affaiblir vos futurs pieds de tomate.
Endommager les racines en manipulant les jeunes plants
Lors du repiquage, il est essentiel de manipuler avec douceur, en tenant le plant par la motte et non par la tige. Tirer directement sur la tige fragilise la plante, peut casser des racines ou laisser une blessure qui favorise les infections.
Ne pas assez espacer les pieds, ce qui favorise les maladies
Un espacement trop serré empêche l’air de bien circuler entre les plants. L’humidité s’installe, ce qui augmente le risque de maladies fongiques comme le mildiou ou l’oïdium. Mieux vaut planter un peu moins de pieds bien espacés que trop de pieds tassés.
FAQ sur le repiquage des tomates
Puis-je repiquer les tomates plusieurs fois ?
Oui, il est possible de repiquer une première fois en godet, puis en pleine terre. Mais cela doit rester limité pour éviter de stresser les plants.
Faut-il tuteurer les plants immédiatement après repiquage ?
C’est recommandé, surtout pour les variétés indéterminées. Le tuteur permet de guider la croissance et éviter que la tige ne casse.
Est-ce grave si les feuilles touchent le sol après repiquage ?
Oui, cela peut favoriser l’apparition de maladies fongiques. Il est préférable de tailler les feuilles basses ou d’enterrer davantage la tige.
Peut-on repiquer en pot définitif sur un balcon ?
Oui, si le pot est assez grand et bien drainé. Il faut prévoir au moins 30 cm de profondeur et un arrosage régulier.




